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STOOOOP aux Ruminations

« Si le problème a une solution, il ne sert à rien de s’inquiéter.
Mais s’il n’en a pas, alors, s’inquiéter ne change rien ! »  Proverbe Tibétain.

Alors moi, je veux bien, mais c’est plus facile à dire qu’à faire !

 
 
 
 
 

 

En fait, ce phénomène est issu de notre histoire humaine. En effet, selon David Gourion psychiatre, Docteur en neurosciences et expert de l’HAS (lisez Haute autorité de Santé) :
« On est en permanence en train de croire qu’on sait prédire ! ».
« Notre cerveau s’est câblé il y a des centaines de milliers d’années pour anticiper tout ce qu’il pourrait mal se passer, car cela nous a aidé à survivre en des temps reculés. Aujourd’hui il continue de croire que c’est efficace… et nous envoie des ruminations ».

Et bien merci !

Définition :

Mais revenons déjà à la définition du petit Larousse : « la rumination mentale consiste à repenser de manière répétitive et obsessionnelle à des événements passés, souvent négatifs. C’est un mécanisme psychologique courant, lié à l’anxiété et à la dépression. »

Christophe André, écrivain, psychiatre et psychothérapeute, réputé pour avoir démocratisé la méditation, nous présente la rumination comme « l’action de réfléchir sans fin et sans efficacité » : le ruminant réfléchit en rond, il boucle !

Des chiffres ?

Ce terme de rumination mentale est assez récent puisqu’il n’est apparu seulement que vers les années 80.
Même s’il est difficile d’en connaître la prévalence, on sait que ce phénomène est très répandu et il semblerait que les adolescents, les jeunes adultes et les femmes soient les plus touchés.

Caractéristiques du ruminant :

Les pensées récurrentes : le ruminant boucle donc sans cesse sur les mêmes idées ou évènements passés (échecs, erreurs, conflits, …) ou futurs (soucis).

Le négatif : le ruminant se concentre principalement sur les aspects négatifs, ce qui l’amène à plus de culpabilité, d’inquiétude, de regrets, etc…

L’absence de solutions : le ruminant ne résout jamais son problème, ainsi il ne pose aucune action concrète.

L’impact sur la santé mentale : à force de boucler, le ruminant a un sommeil de plus en plus perturbé, ce qui entraine une fatigue, sans doute une humeur morose, une difficulté à être dans l’instant présent, … le ruminant risque également de s’isoler socialement, et d’entrer dans le piège des pensées négatives et des émotions désagréables, de l’anxiété, de la dépression, voire des troubles de l’alimentation, ou des addictions …   Ce qui l’entrave d’autant plus pour lâcher prise et sortir de cet engrenage.

La Spirale Infernale : une fois entré dans le cercle vicieux le ruminant a du mal à s’en sortir.

 

« J’ai eu beaucoup de problèmes dans ma vie dont la plupart ne sont jamais arrivés. »
Mark Twain

 

Réflexion ou rumination ?

Selon Christophe André la rumination est une réaction de défense : « elle est un peu à notre cerveau, ce que l’inflammation est à notre corps, car au départ la rumination, c’est une réaction normale, on réfléchit à un problème et puis tout à coup, ça s’emballe, on perd le contrôle, ça n’apporte rien de positif exactement comme l’inflammation dans le corps ».

Hummm, intéressant, n’est-pas ?

Ainsi, nous voyons bien qu’il y a « rumination » et « rumination ».
Je m’explique : toute la journée nous avons des milliers de pensées qui envahissent notre esprit, et pour résoudre une problématique, il est alors normal de penser, réfléchir voire « ruminer ».

Mais lorsque l’intensité, la quantité, la qualité et la durée deviennent excessives et envahissent tout l’espace mental du ruminant qui ne peut plus rien faire d’autre que ruminer, la rumination devient pathologique.

Du coup, comment savoir si je suis toujours dans la réflexion ou si je suis passé du côté obscur de la rumination ?

Voici 3 questions à se poser :
    –  Ai-je le sentiment que j’avance vers une solution ?
    –  Même si je ne trouve pas encore de solution, est-ce que j’y vois quand même plus clair ?
    –  Est-ce que je ressens du soulagement après avoir réfléchi ?

 … Alors, qu’en est-il pour vous ?

Mais pourquoi le ruminant rumine ?

Les facteurs favorisant la rumination sont multiples : une nature plutôt anxieuse, une tendance dépressive, une faible estime de soi, des expériences traumatiques, des difficultés relationnelles, etc…

Et comme nous savons bien que nos émotions, nos pensées et notre corps fonctionnent ensemble, qu’en est-il du corps du ruminant ? L’estomac noué, les muscles contractés, les problèmes digestifs, les démangeaisons, la fatigue physique, etc…

Et plus le ruminant se sent mal, psychiquement et physiquement, plus il rumine !

Ça vous parle ? Alors voyons ensemble comment sortir notre ruminant de cette situation indigeste !

Que faire ?

ACCUEILLIR  !!!
Avant toute chose, le ruminant essaiera de reconnaître et accueillir l’objet ruminé. Et pourquoi ne pas lui donner un petit nom humoristique, ce qui permettra de prendre de la distance.

Trucs et astuces pour un effet immédiat :

a- Sélectionnez des pensées pour changer de rôle et quitter celui du ruminant : devenez l’observateur, votre meilleur ami, prenez de la hauteur et repérez votre mode de fonctionnement, vos surréactions, vos émotions et vos croyances inadaptées …

b- Réorientez votre esprit vers des pensées agréables : les bonnes expériences de la journée, les moments pour lesquels vous ressentez de la gratitude, les souvenirs plus lointains où vous vous sentiez juste bien, …

c- Passer par le corps : faites le choix d’une action (écrire, se réciter une prière ou un mantra, méditer en plein conscience…), ou pratiquez des exercices de relaxation comme la cohérence cardiaque, le nœud de Cook, les exercices de sophrologie, etc….

Passons aux choses sérieuses pour un travail de fond :

Inutile de préciser que ce travail-là ne va pas se faire le soir avant d’aller dormir !
Choisissez des moments calmes dans votre journée pour leur mise en place

PLAN D’ACTION 
– Reconnaître, accueillir et faire preuve d’humilité –
– Réformer sa façon de fonctionner : initier de nouvelles habitudes –
– Prendre de la force, développer ses ressources, envers soi et en résonance avec les autres – 

Plus concrètement:

1- Affrontez et évitez d’éviter ! …
Plus vous chercherez à éviter, plus la rumination viendra en force.
Alors, dans un premier temps, notez ce qui vous fait peur ou vous rend triste, les émotions que vous ressentez, explorez cet objet de rumination, décortiquez-le, et accueillez-le.
Vous pourrez ainsi dédramatiser et prendre de la distance. Devenez votre propre observateur. C’est alors que vous pourrez commencer à accepter vos incertitudes.
Arrêtez les ‘’pourquoi’’, ce qui vous fait boucler à l’infini car ils n’ont pas de réponses (!) ; mais recherchez les ‘’comment’’ qui mènent à l’action.

2- Adoptez la pleine conscience : habituez-vous à ramener vos pensées dans l’instant présent, soyez attentifs à vos perceptions, abordez vos ressentis sans jugement de valeurs et acceptez de ne pas intervenir.

3- Exercez votre capacité à percevoir le positif, ce qui vous fait du bien, allez chercher les belles expériences de la journée et revivez les émotions positives qui en découlent.

4- Pratiquez une activité physique ne serait-ce que la marche, les balades en nature, écoutez une musique que vous aimez et dansez, exercez une activité artistique, …

5- Développez vos relations sociales avec des échanges positifs, des liens affectifs et une écoute attentive.

6- Travaillez sur la bonne image de soi (estime et confiance en soi, autocompassion), acceptez vos faiblesses et vos émotions négatives, sans les amplifier.

7- Réalisez des objectifs motivants et engageants en accord avec vos valeurs et vos croyances.

8- Ouvrez-vous aux autres avec empathie, compassion et altruisme. Notez que prendre soin des autres est une grande source de bien-être !

 

Pour conclure

Surtout n’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel de la santé mentale, notamment un praticien confirmé en EFT, technique qui fonctionne très bien pour aider les ruminants à sortir de ce cercle vicieux. Dans quasi tous les points précédents, cet outil est d’une aide précieuse !

Bien évidemment il y aurait encore tant de choses à dire sur ce vaste sujet. Si vous souhaitez l’approfondir, vous trouverez ci-dessous quelques références à lire ou à écouter.

En attendant voici les quatre mantras du Dr David Gourion pour tout bon ruminant :
(j’ai pris la liberté de les noter à la première personne)

     1- Je sais qu’on résout ses problèmes en actes et non en pensées.
     2- Je ne suis pas le valet de mes soucis.
     3- Les problèmes qui n’existent pas encore ne me concernent pas.
     4- La plupart de mes pensées ne méritent pas l’attention que je leur accorde.

Prenez-bien soin de vous et n’oubliez pas :
Quels que soit vos désaccords,
Vous méritez de vivre en Accord de Soi !

‘’Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était, et aie confiance en ce qui sera.’’
Bouddah

Quelques Sources : (non exhaustif)

Article du 09/10/2024 de l’Inserm (Institut National de la  Santé Et de la Recherche Médicale)
https://presse.inserm.fr/des-reseaux-cerebraux-associes-aux-ruminations-mentales-et-leur-evolution-chez-le-jeune-adulte/69226/

Livre de Bernard Amselem : je rumine, tu rumines, nous ruminons
https://www.amazon.fr/Je-rumine-rumines-nous-ruminons/dp/2212567553

Comment faire cesser les ruminations mentales ? Emission radio (52’29’’) avec Marine Colombel, psychiatre ; David Gourion, médecin psychiatre à Paris, docteur en neurosciences, Christophe André, psychiatre et psychothérapeute
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-du-mardi-13-juin-2023-6532756

Le Magazine des sciences de RCF-Isère Les articles Ruminations : quand nos pensées tournent en rond
https://www.echosciences-grenoble.fr/communautes/le-magazine-des-sciences-de-rcf-isere/articles/ruminations-mentales